Père René Challet

Histoire, Le village, Portraits

Curé au centre de la France

ou la mémoire de Meillant

Le Père René CHALLET a été le dernier Curé de Meillant. Il a laissé de nombreux travaux de recherche sur l’histoire de Meillant… A découvrir plus bas… Mais qui était-il ?


A Meillant de 1978 à 1995, années au cours desquelles en même temps qu’il prenait place dans le cœur des paroissiens, le père Challet s’est penché sur l’histoire du village qui l’accueillait. Il a fait profiter de ses recherches, par des articles dans les bulletins annuels de la municipalité de 1985 à 2001, mais aussi par des publications dans la revue des Amis du Musée St Vic à St Amand.

C’est en 2018 que la bibliothèque de Meillant a regroupé en un seul volume tout ce travail, et mis à disposition du public.
Travail relayé peu de temps après par un habitant de Meillant, lui-même passionné d’histoire, et qui a mis en ligne ces articles, richement agrémentés de photographies, sur un site dédié.

Ses condisciples l’appellent Challet ; pour la plupart des autres, c’est le Père Challet, et, en dehors de sa famille, je n’ai entendu personne l’adresser par son prénom, René. Il y a chez lui, une certaine retenue dans les gestes, dans la présentation, une manière de s’habiller, sobre et de bon goût, qui commande le respect et parfois la distance. « Il est très distingué » disait un visiteur de Lauris. Et pourtant, il n’y a pas de recherche dans son attitude générale, il sait être accueillant. On se sent bien avec lui, disent les paroissiens de Meillant. 

Il rit volontiers et goûte une boutade ou une bonne histoire, mais il ne rit pas aux éclats. Il n’aime pas les gens débraillés, désordonnés ou du genre braillard. Tout est propre et en ordre dans son bureau, dans sa voiture, sur sa personne. Il parle un langage clair, toujours précis, un français digne de l’Anjou. Et « il a poussé la porte de toutes les maisons » disent encore les gens du Cher, habitude pastorale qu’il a apprise en Malaisie. Personnalité contrastée, à laquelle on s’attache. Quelqu’un qui a de la classe ! 

extrait du site des MEP : « Missions Etrangères de Paris », par Michel Arro

Après un congé en famille et huit mois de paroisse à Segré, il décide d’aller dans un diocèse qui a grand besoin de prêtres et qui accueille volontiers des missionnaires de retour en France : Bourges, où se trouvent déjà les P. Ouvrard et Brillant. 

Il est nommé à Meillant, en charge de six communes et cinq lieux de culte, avec Bruère, centre géographique de la France et dont un archidiacre d’antan était devenu Urbain III.

Clocher de l'église saint Aubin à Meillant

Quelques 2.500 paroissiens, qui l’accueillent fort bien et lui donnent des meubles, des municipalités avec lesquelles il travaille en bonne entente. C’est loin d’être une paroisse pratiquante, mais, fidèle à ses habitudes, il visite toutes les familles. Deux portes seulement refuseront de s’ouvrir. Il s’enracine vite, s’intéresse au pays, fait des recherches et publie des articles sur Urbain III, ami de Thomas Becket, élève de Gratien, le grand légiste, élu archevêque de Bourges mais refusé par le roi, puis archevêque de Milan avant de devenir pape. Les autorités communales apprécient beaucoup ce travail. Au niveau du diocèse, il est nommé membre du tribunal des mariages. 

Dix-sept années de bonne pastorale missionnaire. 

« Ce qui a marqué tout le monde, en dehors de toute considération religieuse, c’est sa prévenance et la qualité de son accueil. Tout le monde se sentait bien en sa compagnie, parce que tous se sentaient écoutés. »

Témoignage donné lors de son décès. 

C’est à Meillant qu’on le fêtera pour ses cinquante ans de sacerdoce et, en quittant ses paroissiens, « la gorge serrée par l’émotion, il leur confiera : Vous resterez toujours dans mon cœur. » C’est rarement qu’il parle de ses états d’âme. 

Pour le plus grand plaisir des spécialistes, il a réhabilité la bénédiction des chiens lors de l’ouverture de la chasse à courre. Il célèbre chaque année, en Octobre, la fête des cloches. C’est du Challet, qui répond aux souhaits de ses gens et, en même temps, fait un pied de nez à ceux qui veulent mettre aux oubliettes les traditions de religiosité populaire.

Ne pas éteindre la flamme !

Père Challet, 1986 © Sabine Veau
Né à Cholet (Maine-et-Loire) le 31 juillet 1920, il fut ordonné prêtre le 21 février 1943 et destiné à la mission de Malaisie-Singapour, mais, à cause de la guerre, il ne put partir qu'en 1945. Il fut d'abord aumônier en Indochine de 1945 à 1947, puis rejoignit sa mission en 1947. Il fut alors nommé comme vicaire à la cathédrale de Singapour, puis à la paroisse Sainte-Thérèse de Malacca, de 1948 à 1955. Il devint ensuite curé de la paroisse Saint-François-Xavier à Singapour, de 1958 à 1962 ; curé de la paroisse Saint-Stephen à Singapour de 1964 à 1971 ; curé de Bukit Timah de 1971 à 1977. De retour en France en 1977, il fut curé de Meillant, dans le diocèse de Bourges, de 1978 à 1995. Il se retira ensuite à Châteauneuf-sur-Cher puis, en 1996, au sanatorium de Lauris où il mourut le 28 décembre 2003. 

L’histoire de Meillant vous intéresse ? Découvrez l’intégralité des articles du Père Challet regroupés sur deux supports

Un travail de fourmi réalisé par deux passionnés meillantais : Sabine Veau et Ghislain de Beauregard

2 réflexions sur “Père René Challet

  1. Je n’ai eu qu’une conversation avec le P
    Challet. Et sympathiquement il m’avait parlé de l’origine du nom de la rue des cas. Qui d’après lui en avait deux supposées : les cas seraient en vieux français des jars ou une autre origine plus discutée qui serait en rapport avec un chemin où les gens venaient se soulager (la rue des cacas !). Nous avions à l’époque bien ri

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