De l’Avenue de Dun à l’Avenue de Saint Amand, ça clignote, ça clignote
À Bordeaux, Monsieur le maire a décidé de sucrer le sapin qui devait illuminer la place Pey-Berland pour les fêtes de fin d’année, le sapin restera en Corrèze.
À Paris, Madame le maire, sans flonflon et avec Louane, (que L’Émile loue…hum !), ont éclairé les Champs Elysées, pour des parisiens sous couvre-feu.
Entre deux, loin de l’agitation de ces grandes villes et de leurs décisions municipales, L’Émile aime se promener le soir dans Meillant.
Il voit, avec des yeux d’enfants, les éclairages merveilleux que les Meillantais ont dressé dans leurs jardins.

De l’Avenue de Dun à l’Avenue de Saint Amand, ça clignote, ça clignote ; quel plaisir pour tous ! En ce temps de Co-vide on a le cœur rempli de joie et de reconnaissance pour toutes ces familles qui font le bel effort de nous faire rêver un moment.

Le Sapin
On dit que la tradition des sapins décorés remonte au père des protestants allemands, Luther (16e siècle). Au temps de Noël, il avait mis des bougies dans un sapin surmonté d’une étoile.
Le sapin toujours vert, représente la vie éternelle.

Cette pratique a été conservée dans les pays protestants, et puis, s’est répandue partout dans le monde. Une légende allemande raconte d’autre part que saint Boniface au huitième siècle fait du sapin l’arbre de l’enfant Jésus, pour faire tomber des chênes sacrés, les druides germains. Tout cela semble bien embrouillé pour L’Émile, mais cette tradition est loin de sentir le conifère.
Le premier sapin de Victoria et Albert à Windsor fait la une des tabloïds anglais, en 1841. Dernièrement, la ville de Cobourg a offert à Elisabeth un sapin de 12 m de haut coupé dans une forêt (Callenberg) du Duc de Saxe-Cobourg-Gotha – un cousin – avec 2 000 boules de Noël fabriquées par les souffleurs de verre de Lauscha.
L’université de Sheffield a mis au point une formule mathématique pour trouver l’équilibre parfait dans la décoration du sapin de Noël, taille de l’étoile, nombre de boules, longueur de la guirlande, par rapport à la hauteur du sapin. Ils sont fous ces anglais, mais L’Émile les kife !
Le sapin de la Maison Blanche avec les guirlandes Edison en 1895 est moins sentimental mais beaucoup plus commercial. Coca s’occupe du Père Noël, Edison de la guirlande, les commerçants et les consommateurs se regardent en miroir à travers les vitrines décorées pour Noël.

La guirlande

Les premières guirlandes électriques, pour Noël, s’allument en Amérique du Nord. C’est un copain d’Edison qui en a l’idée en 1882. L’Émile a les yeux qui brillent en pensant au sapin du Centre Rockefeller de New York. Il est dans tous les films d’amour de la Grosse Pomme.
En France, les éclairages extraordinaires existent depuis longtemps, comme l’illumination des jardins de Versailles à l’occasion du mariage de Marie-Antoinette et de Louis, Duc de Berry.
L’Émile constate que l’on parle déjà de jardins et du Berry ! D’où, peut-être, la longue tradition d’éclairage des jardins d’ici, pour les fêtes ?!
Lors de ce mariage, on tire aussi le 30 mai 1770, des feux d’artifice pour les parisiens, à la Concorde, bilan 132 morts. Aïe aïe aïe.
L’Émile se souvient du double feu d’artifice tiré après le défilé de Goude à la Concorde et à l’Etoile. Comme son cœur sautait ce 14 juillet 1989 !
À l’occasion de l’exposition internationale d’électricité de 1881, à Paris, près d’un million de français découvrent la féerie de l’éclairage électrique.
Même si les fêtes foraines, les guinguettes et les bals, comme celui des frères Mabille, les avaient familiarisés avec une débauche d’éclairage, dès le début du 19ème siècle.
La fée électricité touchera lentement de sa baguette magique les fêtes et les divertissements.
Quand Georges Seurat, au printemps de 1887, nous montre à sa manière une fête populaire, « Parade de cirque », la nuit, à la Foire du pain d’épices, autour de la place de la Nation, l’éclairage scintillant provient encore de neuf becs de gaz.
La lampe guirlandeuse par excellence est aujourd’hui la LED. Même si les premiers brevets sur ces lampes sont américains, les brevets chinois sont maintenant les plus nombreux pour les guirlandes de Noël.
L’Émile sait que l’empire du milieu fait depuis la nuit des temps de merveilleux feux d’artifices. Il est passé maître dans la pétarade festive. Il ne fait que retrouver sa place, aujourd’hui.
Les boules

Les premières boules de Noël sont des pommes de pin des noisettes et des pommes.
Puis au milieu du 19ème siècle pour accompagner les décorations des sapins qui pénètrent chez les particuliers, les souffleurs de verre, surtout installés à l’Est, chez nos cousins germains, proposent des boules de verre décorées.
La ville de Lauscha, qui a depuis le 16ème siècle une fabrication de billes de verre, se spécialise dans les boules soufflées puis fabriquées plus industriellement.
En France on s’approvisionne chez les souffleurs de Goetzenbruck et Meisenthal en Lorraine. Cette dernière fabrique, transformée en musée, est encore en fonctionnement avec un catalogue annuel qui propose les formes anciennes et des créations résolument contemporaines.
Hier en Bohème et en Moravie, aujourd’hui la production se fait en Chine et en Inde. Les boules ne sont plus seulement en verre, mais on en trouve en toutes matières, bois, plastiques, polystyrène, paille etc…
Les particuliers font la déco
Les illuminations électriques de Noël se démocratisent. Depuis vingt ans, les particuliers rivalisent avec les décorations municipales. L’Émile sait qu’à Meillant il n’y a jamais vraiment eu de rivalité…
Ces décorations viennent là encore des américains. Moins il y a de neige, plus il y a de lumière.
On peut voir des jardins de Noël époustouflants dans le sud de la Floride, L’Émile se souvient de ce décor de Noël à Hawaii dans le film « Welcome back ».
Il est vrai que l’on doit s’interroger sur les consommations actuelles. Il se vend aujourd’hui, 150 millions de guirlandes lumineuses, chaque année, aux USA. Ces décorations représentent plus de 5% de la consommation d’électricité du pays, au mois de décembre. Autant qu’un pays émergeant en un an.
Depuis aussi longtemps, des associations dénoncent avec éclat cette débauche de lumière. En France, Greenpeace, Agir pour l’environnement, Réseau Action Climat, l’Association Nationale de la Protection du Ciel et de l’Environnement, entre autres, parlent de « sobriété lumineuse ».
Malgré ces controverses, L’Émile est heureux quand il voit les décors se mettre en place dans nos jardins. Il ne proposera pas d’en faire un concours, il sait que c’est éphémère, mais nécessaire pour notre joie de Meillantais.

Chacun a son univers lumineux, le renne et le père Noël, les étoiles, les flocons de neiges tourbillonnant, la lumière qui tombe en stalactite des toits, ou la bande de lumière clignotante, les petites taches de lumière bleues, rouges, jaunes, vertes et blanches qui caressent les façades, tout est féerique.
Mais aucune sorcière ou magicienne qui craigne les feux de la Saint Jean, ne passera par Meillant ces nuits de décembre…
Que de lumière ! On dirait un clin d’oeil qui se multiplie à l’infini.
Vive les Meillantais qui animent ainsi leur ville …
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